Connaître la maladie de Lyme pour s’en protéger !


L’apparition dans le Comté de Lyme (Connecticut, Etats unis) de plusieurs cas d’arthrite inflammatoire dans les années 1970 va permettre d’identifier pour la première fois un syndrome touchant la peau, le système nerveux et les articulations: la maladie de Lyme.
La maladie de Lyme est aujourd’hui l’infection transmise par les tiques la plus fréquente en Europe. Elle est en effet en voie d’expansion avec l’apparition de 5 à 10 000 nouveaux cas par an en France. Il était donc important pour Forestiers du Monde® de contribuer à l’information de l’ensemble des citoyens amenés à titre professionnel ou dans le cadre de leurs loisirs à fréquenter les forêts et les habitats naturels associés.

La tique est un acarien qui vit dans les bois et buissons humides mais qui peut aussi se rencontrer dans les prairies, jardins et parcs. D’une larve de la taille d’un millimètre à l’adulte qui en fait trois, cet acarien passe par le stade nymphal.

Mâle (petit) et femelle de la tique Ixodes ricinus, l'une des espèces qui peuvent transmettre cette maladie par leur morsure.

Mâle (petit) et femelle de la tique Ixodes ricinus, l’une des espèces qui peuvent transmettre cette maladie par leur morsure.

La maladie de Lyme est transmise uniquement par piqure d’une tique du genre Ixodes ricinus infectée et ce, à tous les stades de son développement (larve, nymphe, adulte). Notons que seul le mâle adulte ne pique pas.

Toutes les régions françaises sont concernées et plus globalement l’Europe

Les piqures des tiques infectée par des Borrelia, bactéries responsables de la maladie de Lyme, absorbées lors d’un repas sanguin de ladite tique sur un animal infecté, interviennent principalement entre mai et octobre. Cependant, le risque est estimé présent toute l’année, y compris l’hiver. Aucune région de France n’est plus épargnée. Les mammifères, rongeurs et oiseaux sauvages constituent le réservoir dans lequel la tique s’alimente en sang, l’homme y compris. C’est par la salive injectée par la tique lors de la plantation de son rostre dans la peau de l’hôte que les germes pathogènes sont alors transmis.

Les raisons de l’expansion de cette maladie sont encore à trouver et il est supposé que les interventions de l’homme sur son environnement de plus en plus importantes au cours du siècle dernier l’ont favorisée. L’accroissement des populations de cervidés pourrait y avoir contribué, de même probablement que le réchauffement climatique.

Un érythème migrant présent sur votre peau doit vous alerter !

La piqure étant indolore, parfois invisible selon qu’elle intervient sur le cuir chevelu, ou sur une zone peu accessible à la vue, la maladie reste méconnue car peu prise en compte. Et pourtant, une rougeur nouvellement apparue et qui s’étend sur le corps (érythème chronique migrant) doit vous inciter à consulter rapidement votre médecin traitant auprès duquel il vous faudra évoquer votre activité professionnelle en relation avec la forêt ou vos loisirs en pleine nature.

Car le risque est sérieux. Quelques semaines, quelques mois ou parfois quelques années plus tard, les articulations avec l’arthrite, le tissu cardiaque ou nerveux peuvent être atteints et des problèmes neurologiques peuvent apparaitre. Au nombre des manifestations ultérieures possibles au second stade de la maladie et en l’absence de traitement par antibiotiques dès le premier stade, citons le gonflement douloureux des articulations et parmi les manifestations neurologiques, la radiculite, la paralysie faciale, la méningite). Au stade tertiaire, une fois la maladie installée, il n’est pas du tout certain (dixit Mr le Professeur JP STHAL de la SPILF) que l’injection d’antibiotique évitera l’aggravation des symptômes.

Reconnaissance comme maladie professionnelle

Depuis 1999, la maladie de Lyme est reconnue comme maladie professionnelle au régime général et au régime agricole. Exposé à titre professionnel, le fonctionnaire, et nous pensons ici particulièrement aux gardes forestiers et aux gardes de la chasse et de la faune sauvage, comme l’ensemble des salariés amenés à travailler en milieu naturel (ouvriers forestiers notamment) ne doivent plus hésiter à déclarer les piqures de tiques aux employeurs.

Comment se prémunir ?

Même si un vaccin est en cours de développement, dans l’attente, la prévention et la vigilance restent les seules armes efficaces pour s’en prémunir. Aussi, une balade en milieu naturel nécessite-t-elle de couvrir les jambes et les bras. Un pantalon et une paire de guêtres sont efficaces. De même qu’une chemise à manche longue. Au retour de la balade, rechercher sur votre corps avec l’aide de votre conjoint ou celui de vos enfants d’éventuelles tiques plantées dans votre peau. Dès la découverte d’une tique sur votre peau, il convient de la retirer en évitant de casser le rostre plantée dans votre peau. Des crochets tire-tique existe en pharmacie et doivent désormais faire partie de la trousse de secours. Une fois la tique retirée, surveiller durant les jours suivants l’éventuelle apparition d’un érythème migrant. Si tel est le cas, il convient de se présenter à son médecin référent et signaler la morsure de tique à l’origine de l’érythème.

Désormais en France, au regard du caractère émergent de cette affection et de sa gravité potentielle, des études sont menées par l’Institut de veille sanitaire et l’Institut Pasteur (centre national de référence des Borrelia, laboratoire des spirochètes) afin de décrire la maladie et suivre son développement.

Article relu et corrigé le 13 décembre 2009 par Monsieur le Professeur JP STHAL, Président de la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF) qui nous autorise ici à publier ici le compte rendu de la 16ième conférence de consensus en thérapeutique anti-infectieuse. Borréliose de Lyme: Démarches diagnostiques, thérapeutiques et préventives. Nous le remercions.

Pour en savoir plus, consultez les sites suivants:
www.pasteur.fr
www.invs.sante.fr

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