La cigogne noire, symbole de la nécessaire solidarité Nord-Sud pour la protection de la biodiversité à l’échelle planétaire.
La Cigogne noire (Ciconia nigra) est une espèce rare nicheuse en forêt. On estime la population française à environ 70 couples (source ONF-LPO – 2016). Le suivi de plusieurs oiseaux par émetteur satellitaire a permis de localiser les zones d’hivernage de cette espèce migratrice en Afrique de l’ouest. Plus de 3000 individus passent le détroit de Gibraltar pour aller hiverner en Afrique de l’ouest entre le 15 octobre et fin février. Il s’avère que le bassin du fleuve Sénégal au sud de la Mauritanie est d’importance majeure pour la Cigogne noire qui trouve là des conditions pour une première halte migratoire en zone humide avant de se disperser sur la bande sahélienne.
Cette espèce passe ainsi six mois en Europe pour se reproduire et six mois en Afrique en hivernage. Sa protection doit donc s’envisager à l’échelle de son cycle biologique sur ces deux continents.
A ce jour, la Cigogne noire bénéficie de mesures de protection en Europe et fait l’objet d’études scientifiques. Cette espèce illustre la nécessaire solidarité écologique Nord – Sud pour la protection de la biodiversité à l’échelle planétaire.
Des contacts ont été pris en Mauritanie et des échanges d’informations sont initiés. Les localisations satellitaires obtenues en Mauritanie ont été communiquées et permettent de zoner les principales zones humides fréquentées par les Cigognes noires.
La Cigogne noire est un indicateur écologique des zones humides et autour d’elle s’épanouit un cortège d’autres espèces animales et végétales. Le Sahel ressent dramatiquement les effets du réchauffement climatique avec l’avancée du désert et une diminution de la surface des zones humides qui abrite la faune sauvage mais est aussi utilisée par l’agriculture et l’élevage.
Présentation du Parc National mauritanien du Diawling.
Le Parc National du Diawling, dénommé ci-après PND, établissement public à caractère administratif, sous tutelle du Ministre de l’Environnement et du Développement Durable en Mauritanie, dont le siège est à Nouakchott, représenté par son Directeur Mr Daf Ould Sehla Ould DAF est un Parc National mauritanien, créé en 1991. Le parc classé zone humide RAMSAR d’importance internationale depuis 1994 représente, depuis 2005, le noyau central de la Réserve de Biosphère Transfrontalière (Sénégal – Mauritanie) du Bas delta du fleuve Sénégal.
Dans le cadre de son Plan d’Aménagement et de Gestion (2013 -2017) et plus particulièrement au sein de son programme 2 « restauration et conservation des habitats, espèces et de la biodiversité », le parc s’engage à « mettre en œuvre des protocoles d’inventaire et de suivi faunistique et floristique (action 22-2) ». Ces suivis ont notamment pour vocation de représenter des outils d’aide à la gestion des espèces et des espaces.
Depuis 2008, des données d’observation sont régulièrement collectées sur la Cigogne noire. Cette espèce est un indicateur fort en France (espèce rare des forêts d’Etat). Elle est fidèle aux sites de nidification mais surtout aux zones d’hivernage que représente notamment le Parc National du Diawling au Sénégal. Cette espèce qui déroule son cycle biologique sur deux continents mérite une attention particulière à cette échelle Nord/Sud pour un élément de biodiversité commun.
Le parc cherche aujourd’hui à approfondir ses connaissances sur cette espèce en surveillant l’évolution de la population hivernante et en accueillant des équipes de recherches spécialisées dans ce domaine précis.
L’engagement de l’ONGE en faveur de la sauvegarde mondiale de la cigogne noire.
Paul BROSSAULT, chargé de mission Cigogne noire pour l’ONGE « Forestiers du Monde® » (ci-jointe la lettre de mission Cigogne noire), fournira une expertise à partir de l’espèce « parapluie » qu’est la Cigogne noire. Le projet consiste à monter un réseau Cigogne noire local, sur le principe du réseau européen et surtout français actuellement coordonné par l’Office national des fotêts et la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO).
Un projet de réseau Cigogne noire, sur le modèle du réseau européen sur la zone du bassin fleuve Sénégal a donc été envisagé par la CODESEN présidée par le Docteur Abdallahi DIARRA. Ce programme comprendrait trois volets : scientifique, protection, communication.
Légende du cliché: Le Docteur mauritanien Abdallahi DIARRA, actuel Coordinateur du CODESEN et le français Paul BROSSAULT, Chargé de mission « Cigogne noire » pour l’ONGE Forestiers du Monde® lors de la première mission en 2016.
La mise en évidence de liens fonctionnels (migration, dispersion, hivernage) entre les populations de cigognes noires d’Afrique de l’Ouest et d’Europe rend naturelle l’implication de Forestiers du Monde® dans la sous-région.
Les objectifs du projet d’appui au suivi et à la conservation des cigognes noires en Afrique de l’Ouest sont les suivants :
• assurer un monitoring rigoureux des populations hivernantes de l’espèce au PND en synergie avec le Réseau cigogne noire de France, (http://www.cigogne-noire.fr)
• contribuer à la collecte de données de lectures de bagues des cigognes noires baguées en Europe
• appuyer la conservation des sites d’hivernage de l’espèce
• évaluer la faisabilité pour l’organisation du septième colloque international Cigogne noire au PND. Ce serait la première édition en Afrique. Il s’agira d’accueillir une soixantaine de participants dont des experts européens.
Vous trouverez ci-joint le protocole d’accord scientifique signé entre le Parc National mauritanien du Diawling et Forestiers du Monde® le 6 novembre 2016.
Préparation du colloque international Cigogne noire programmée en décembre 2017.
Paul BROSSAULT, Chargé de mission Cigogne noire pour l’ONGE « Forestiers du Monde® », se rendra en Mauritanie du 24 février au 7 mars 2017 avec les positions satellitaires 2015 et 2016 de la cigogne dénommée Anthéa. Il s’agira de préparer l’organisation de la conférence de décembre 2017. Cette conférence devrait déboucher sur la constitution d’un réseau d’observateurs Cigogne noire dans le sud mauritanien où plusieurs zones d’intérêt majeures pour l’hivernage ont été identifiées.
Remerciements à Nicolas GENDRE (LPO) et Paul BROSSAULT (ONF), également membres de Forestiers du Monde® pour la relecture et la correction de cet article.