En mars 2024, madame Magali LEFEVRE et monsieur Francis JEANNIN, tous deux professeurs au lycée polyvalent Les Marcs d’Or de Dijon, prenaient contact avec l’ONGE Forestiers du Monde® afin d’étudier la possibilité d’engager une classe de lycéens de seconde de bac professionnel (section charpente – menuiserie) dans un projet d’accroissement du patrimoine végétal arboré de leur établissement d’enseignement secondaire.
Les élèves sont impliqués dans le projet « Établissements en démarche de développement durable ou E3D », et le dispositif « piafs de ma rue » (la main à la pâte) . Le constat scientifique du déclin de certaines populations d’insectes et d’oiseaux a mené à une réflexion concernant les causes de ce déclin. La régénération d’habitats a semblé une piste intéressante.
Il fut décidé que le projet consisterait à présenter les enjeux planétaires contemporains aux lycéens engagés puis de les accompagner dans le choix des essences qui sembleraient pertinentes tout à la fois au regard du changement climatique mais aussi de la nécessite de préserver la biodiversité ordinaire. Les élèves étant amenés a travailler dans la filière bois, les enjeux liés à la forêt ont aussi été abordés.
Bernard LECLERCQ, référent écologie forestière pour l’ONGE Forestiers du Monde®, docteur d’État en écologie, professeur agrégé de Sciences de la vie et de la terre en retraite, a souhaité animer ce projet pédagogique. Il est intervenu auprès des lycéens et ensemble ils ont sélectionné les essences et évoqué les modalités de plantation.
L’intervention en classe permet également de présenter la plantation par godet aux lycéens. Les plants forestiers en godet de 400 centimètres cubes présentent un taux de reprise bien supérieur à tous les autres du fait de l’intégrité totale du chevelu racinaire. En effet, ce sont des plants issus de la germination d’une graine forestière plantée dans ledit godet.
Ainsi, lorsque la graine germe dans le godet, ses racines se développent dans le terreau et n’attendent plus qu’une plantation définitive pour continuer leur développement sans la moindre amputation ! Les plants en motte, les plants racines nues comme les plants dits « haute tige » (généralement plantés par les communes pour obtenir un résultat rapide !) sont en fait des plants arrachés pour être transplantés ce qui signifie une perte de chevelu racinaire préjudiciable à la reprise et qui plus est source d’infections potentielles du fait de plaies ouvertes que présentent les racines dans le sol par la section des radicelles lors de l’arrachage.
N’oublions pas non plus la question du prix ! Les plants dits « haute tige » coûtent jusqu’à 100 fois plus cher qu’un plant en godet et 10 ans plus tard, ils ont la même taille ! Car les plants « haute tige » vont passer plusieurs années à puiser dans leurs ressources pour reconstituer un chevelu racinaire et lutter contre les éventuelles infections liées aux plaies ouvertes des racines sectionnées lors de leur arrachage pour transplantation. Nombre périssent durant les épisodes estivaux de sécheresses caniculaires faute de disposer d’un chevelu racinaire fort et vigoureux pour extraire de l’eau du sol !
La disposition des plants est également élaborée en concertation avec les lycéens.
Cette plantation est expérimentale et novatrice. Elle s’inspire de la nature lors du mécanisme de recolonisation forestière naturelle et spontanée des terres agricoles abandonnées. Les arbres et les arbustes qui composent ce bosquet biodivers sont assemblés sur le terrain selon un ordre précis.
Forestiers du Monde® est à ce titre la seule ONGE en France et probablement dans le monde à développer et tester ce concept dans le cadre pédagogique de créations de forêts biodiverses.
Jeudi après midi 20 février 2025, les 66 plants d’arbres et d’arbustes sélectionnés par les lycéens et acquis par le lycée auprès des pépinières NAUDET ont été plantés dans l’enceinte du lycée des Marcs d’Or de Dijon par les lycéens encadrés par leurs professeurs et les bénévoles de Forestiers du Monde®.
Cette plantation est visible depuis le rue du fort de la motte Giron.
Nous tenons ici à remercier les lycéens qui se sont engagés et ont mené à terme cette première afforestation pédagogique biodiverse ainsi que l’équipe professorale à l’initiative de ce projet.
Espérons que ce projet donne l’idée et l’envie à d’autres établissements d’enseignement de s’engager dans une telle démarche !
